Réponse complète de Ecolo Lessines à l’enquête publique "CUP 2020"
“Ecolo Locale de Lessines” a émis ses observations dans le cadre de l’enquête publique (Juillet 2018) relative à la révision du plan de secteur de Ath – Lessines -Enghien – planche 38/2.
Enquête (cloturée le 13 juillet) consultable sur le site du SPW DG04 : http://lampspw.wallonie.be/dgo4/site_amenagement/index.php/sites/directions/dar/pds/cup
Les Carrières Unies de Porphyre sont un acteur économique important de notre ville. Il est bénéfique qu’elles développent leur activité plus au sud de la ville en y associant un souci de réduction des nuisances environnementales.
Si les CUP sont bien propriétaires de droit de tous les terrains concernés par ce développement, leur projet “Lessines 2020” n’en a pas moins de très grosses conséquences “publiques” pour la ville de Lessines.
Certes, l’enquête publique à laquelle nous répondons ne concerne à ce stade que la modification du plan de secteur pour une partie des terrains, mais il important aussi -dès ce stade de la procédure- de bien mesurer toutes les conséquences du projet Lessines 2020
pour les Lessinois et leur environnement. A cet égard, le rapport de ARIES est un élément majeur du dossier et les recommandations qui y sont faites méritent d’être prises en compte.
Certaines de ces recommandations méritent d’être particulièrement appuyées, voire renforcées pour, d’une part éviter un déplacement des nuisances d’un endroit de Lessines vers un autre, et pour l’autre, faire de ce projet un projet à réelle valeur ajoutée, non
seulement pour les CUP, mais aussi pour les Lessinois et leur environnement, aujourd’hui et demain.
Transport et mobilité
La plateforme multimodale qui est envisagée est un des aspects positif de ce projet, mais ce constat doit être nuancé.
● Aujourd’hui 84% du porphyre est transporté par camion. Les CUP veulent développer le transport par le chemin de fer et par voie d’eau, mais près de 70% du transport continuera à se faire par camion. Et comme les CUP ont l’intention d’augmenter leur production de 33%, la charge totale sur le réseau routier lessinois augmentera.
● L’accès à la N56 par le rond-point « Intermarché » qui sera privilégié pour les camions n’est aujourd’hui par aménagé pour supporter un tel trafic. Certes, la prolongation de la N56 est actuellement en chantier, mais il restera un chaînon manquant entre Baxter et le rond-point, et sur ce chaînon manquant se croise déjà du trafic local et destiné au magasin « Trafic » et aux entreprises du “Zoning Ouest”. Pour la sécurité des usagers, une solution doit donc impérativement être apportée !
● Il nous est affirmé que pratiquement la totalité du trafic se fera via la N56 et que la chaussée Victor Lampe ne sera plus une voirie de transit. Aucun élément précis ne corrobore cette affirmation. Quelles mesures seront prises pour qu’effectivement tous les véhicules sortant des carrières soient dans l’obligation de rejoindre l’autoroute A8 par la N56 plutôt que par la chaussée Victor Lampe ? Il est prévu que les camions sortent de la zone de chargement par le boulevard Branquart. Ce choix nécessitera la création d’un nouveau rond-point et l’abattage d’une vingtaine d’arbres.
● Aucune alternative n’a été étudiée pour éviter la création d’un xième rond-point sur l’entité de Lessines et le sacrifice de la belle perspective formée par les alignements d’arbres.
● La sortie des camions par la chaussée Gabrielle Richet nettement moins fréquentée que le boulevard Branquart ne semble pas avoir été étudiée. Cette alternative aurait certes allongé le trajet des camions d’un bon kilomètre, mais serait moins couteuse pour la collectivité et permettrait de sauver un paysage assez unique en Wallonie.
● Si la solution proposée dans le dossier soumis à l’enquête est retenue, la qualité paysagère du rond-point doit être assurée. Toutefois au vu de la très faible qualité architecturale des ronds-points existants, nous avons de fortes raisons d’être inquiets et d’insister pour qu’un paysagiste soit associé à ce chantier !
Une nouvelle route alternative est prévue pour permettre aux habitants de Bois-de-Lessines de rejoindre le centre-ville lorsque la rue de la Loge sera coupée.
● Cette route ne doit pas représenter un surcout pour les finances communales.
● Non seulement, il revient aux CUP de la financer, mais les coûts d’entretien devraient
également leurs être imputés.
● Dans le cadre du développement de la mobilité douce, il y a lieu de prévoir des pistes
cyclables de qualité et sécurisées.
Nuisances
Les nouvelles installations seront -nous promet-on- moins bruyantes et généreront moins de poussière. C’est le moins qu’on puisse attendre de nouvelles installations. Ces promesses reposent cependant sur un exercice théorique de modélisation.
● ECOLO demande que les normes les plus sévères en la matière soient appliquées, voire renforcées.
● Il est essentiel de prévoir un comité de pilotage, d’y associer les habitants et de procéder pendant toute la durée d’exploitation des carrières à des contrôles systématiques et automatiques des vibrations et des pollutions (sonore, visuelle, et atmosphérique)
Par ailleurs, le problème des poussières générées par le trafic des camions doit être une fois pour toute pris à bras le corps.
● ECOLO demande que l’arrosage et le bâchage des camions soient imposés, que le respect de cette imposition soit vérifié et que les infractions soient sanctionnées le cas échéant.
Environnement
Les CUP ne disent rien de l’avenir de la carrière qu’elles vont abandonner. Pour Ecolo, même si cette carrière n’est pas concernée par cette révision du plan de secteur, les CUP doivent la restituer à la nature. Par ailleurs, dès à présent, les moyens pour la remise en état du nouveau site lorsque celui-ci arrivera lui aussi en fin d’exploitation doivent être prévus. A cet effet, ECOLO demande qu’une caution soit bloquée et qu’un comité d’accompagnement avec représentation citoyenne soit mis en place.
Compensation
Il est assez absurde de proposer comme zone de compensation, une zone qui contient une réserve d’explosifs !
L’alternative proposée par ARIES nous semble nettement plus logique et intéressante. Cette compensation est une plus-value pour l’environnement.
Mais il nous importe aussi qu’elle soit une plus-value pour les Lessinois. Ceux-ci doivent pouvoir avoir facilement accès à une grande partie de cette zone dans un but pédagogique et récréatif (il est bien entendu que pour des raisons tant écologiques que de sécurité, l’entièreté de la zone ne pourra pas être accessible). Il est temps que les Lessinois redécouvrent leurs carrières et ne les voient pas uniquement comme source de nuisances !
(image d’illustration issue du site du SPW DGO04 )